Moringa oleifera Lam : cibler la chimioprévention

Le Moringa oleifera Lam, connu localement en Malaisie sous les noms de "murungai" ou "kelor", est une plante pérenne aux multiples vertus. Riche en nutriments, en vitamines et en composés bioactifs, cette plante est reconnue pour ses propriétés nutritionnelles, médicinales et surtout pour son potentiel en chimioprévention.

Introduction

Moringa oleifera est appréciée dans le monde entier pour ses bienfaits sur la santé. Ses feuilles et ses graines contiennent notamment de puissants glucosinolates, dont le glucomoringine, qui constituent un des métabolites secondaires majeurs. Ces composés sont au cœur des effets anticancéreux de la plante. En effet, plusieurs études ont démontré que les extraits de Moringa peuvent inhiber la croissance des cellules cancéreuses humaines, tout en induisant l'apoptose et en bloquant la progression de la cancérogenèse.

Principaux composés et mécanismes de chimioprévention

Les glucosinolates et le glucomoringine

Les glucosinolates, présents en forte concentration dans les feuilles et les graines de Moringa, jouent un rôle central dans ses effets chimiopréventifs. La glucomoringine, en particulier, est reconnue pour sa capacité à induire des processus d'apoptose dans les cellules tumorales. Ces composés interviennent également dans la modulation des enzymes responsables de la détoxification des cancérigènes.

Les mécanismes anticancéreux

Plusieurs mécanismes expliquent l'action anticancéreuse du Moringa oleifera :

• Inhibition de l'activation des cancérogènes : Les extraits de Moringa ralentissent la conversion des substances cancérogènes en formes actives.

• Induction de la détoxification : La stimulation des enzymes détoxifiantes aide à éliminer les agents cancérigènes de l'organisme.

• Induction de l'apoptose : En déclenchant la mort programmée des cellules anormales, le Moringa favorise l'élimination des cellules tumorales.

• Effet anti-inflammatoire : La réduction de l'inflammation, facteur aggravant la progression tumorale, contribue à son action préventive.

• Inhibition de la prolifération et de l'angiogenèse tumorale : Moringa peut ralentir la multiplication des cellules cancéreuses et limiter l'apport sanguin aux tumeurs.

Ces mécanismes synergiques permettent d'envisager Moringa oleifera non seulement comme un complément alimentaire, mais aussi comme un agent naturel de prévention du cancer.

Applications thérapeutiques et perspectives

Grâce à ses propriétés multiples, Moringa oleifera est utilisé dans la formulation de produits nutraceutiques et de compléments alimentaires visant à réduire le risque de cancer. Son effet chimiopréventif est d'autant plus intéressant qu'il pourrait être combiné avec d'autres traitements pour améliorer leur efficacité et réduire la dépendance des chimiothérapies classiques. La sécurité d'emploi de Moringa, associée à ses nombreux bienfaits, en fait une candidate idéale pour le développement de nouvelles stratégies de prévention du cancer.

Cependant, malgré des résultats prometteurs, des recherches complémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les voies moléculaires impliquées et optimiser l'utilisation thérapeutique de ses extraits. L'augmentation prévue de l'incidence des cancers à l'échelle mondiale renforce l'intérêt pour cette plante, qui pourrait représenter une alternative naturelle dans la lutte contre le cancer.

Conclusion

En résumé, le Moringa oleifera Lam se distingue par son potentiel de chimioprévention grâce à ses glucosinolates, notamment le glucomoringine, et par ses multiples mécanismes anticancéreux tels que l'induction de l'apoptose, la modulation de la détoxification et l'inhibition de la prolifération tumorale. Ses applications en tant que complément alimentaire et agent thérapeutique naturel offrent une nouvelle perspective dans la prévention et la gestion des cancers. Alors que la recherche continue d'éclairer les mécanismes d'action et d'optimiser les formulations, Moringa oleifera reste une plante d'avenir dans la lutte contre le cancer.

En savoir plus sur cette recherche – Nurul Ashikin Abd Karim